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- Catégorie : - Histoire, Patrimoine, Sites, Tourisme
- Publication : jeudi 30 avril 2009 16:53
- Écrit par Georges Delangle
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Index de l'article
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La production
La production totale d'or extrait de la mine a été de 15,375 tonnes, mais celui de l'or récupéré de 10,973 tonnes, car 4,402 tonnes ont été perdues dans l'atmosphère, les suies et les résidus de traitement.
Nous présentons ci-dessous un tableau concernant la production de quelques années significatives.
Année
|
Minerai extrait
(en tonnes)
|
Teneur en or
(%)
|
Minerai traité
(en tonnes)
|
Poids d’or fin
|
Profits et pertes
|
1906 |
4 192 |
32,50 |
1 072 |
20 |
|
1910 |
32 759 |
29,50 |
29 454 |
523 |
+ 319 000 |
1912 |
40 346 |
42,80 |
32 863 |
1 012 |
+ 1 800 000 |
1913 |
39 166 |
33,40 |
40 276 |
921 |
+ 1 372 000 |
1923 |
3 421 |
33,00 |
3 421 |
67 |
+ 2 000 |
1924 |
17 800 |
31,00 |
17 800 |
551 |
- 1 166 000 |
1929 |
30 102 |
16,20 |
30 070 |
436 |
+ 804 000 |
1935 |
8 250 |
35,00 |
8 309 |
218 |
+ 7 000 |
1945 |
2 952 |
14,80 |
2 944 |
31 |
+ 242 000 |
1949 |
10 518 |
16,40 |
9 596 |
141 |
+ 3 647 000 |
1952 |
13 240 |
18,51 |
13 240 |
245 |
- 10 000 |
1955 |
1 637 |
27,50 |
1 600 |
49 |
|
Les bénéfices servaient souvent à réduire les déficits antérieurs.
Ce tableau nous montre que les plus grands bénéfices ont été réalisés :
- avant la guerre de 1914, alors que l'on exploitait un peu aveuglément les filons les plus riches ;
- en 1949, grâce à un programme de modernisation de l'usine permettant d'améliorer le prix de revient, et au cours très élevé de l'or qui s'est maintenu à 684 000 francs le kilo en moyenne sur l'ensemble de l'année.
Les nuisances
Dès le début, les fours de grillage de l'usine produisent une quantité considérable de poussières qui s'échappent par la cheminée. Ces poussières contiennent de l'acide sulfureux et provoquent une pollution importante : dégâts sur les cultures environnantes, dépérissement des plantes et des arbres, empoisonnement d'animaux, rejet d'arsenic dans la rivière... Cette pollution sera la source de litiges entre la mine d'une part, et les propriétaires des alentours, l'administration des mines et même la préfecture d'autre part
On plante 200 arbres dans la cité en 1911 et d'autres en 1912 pour ''mettre un peu de verdure autour des maisons''
On installe des chambres à poussières à la sortie des fours à la fois pour récupérer l'or qu'elles contiennent et diminuer la pollution, mais leur mise au point sera longue, difficile et jamais parfaite. En 1925, on arrivera toutefois à récupérer de l'arsenic, dont le cours est élevé, pour en tirer un certain profit.
En 1936, on essaie de retraiter les résidus de cyanuration, mais cela sera également long et difficile à mettre en place.
Le personnel
Les effectifs sont variables. Ils sont réduits :
- lorsque l'usine n'absorbe pas toute la production ;
- lorsqu'il y a des difficultés financières ;
- lorsqu'il faut maintenir un équilibre qui préserve les réserves des filons.
Voici quelques chiffres indiquant le nombre d'ouvriers :
1907 – mine : 199
1913 – mine : 337, usine : 240, total : 577
1928 - mine : 298, usine : 152, total : 450
1930 – mine : 107, usine : 56, total : 163
1935 – mine : 56, usine : 42, total : 98
1950 – mine : 124, usine : 28, total : 152
En 1934, on dénombrait 75 mineurs étrangers sur 118, et, en 1939, 42 sur 62 (20 Français, 17 Italiens, 12 Polonais, 9 Algériens, 3 Espagnols, 1 Grec).
Cette importance de la main-d'œuvre étrangère s'explique par la difficulté de recruter des ouvriers dans les environs car les salaires étaient souvent plus bas au Châtelet que dans les autres mines de la région.
Parmi les ouvriers, on trouvait des mineurs et des rouleurs (les plus nombreux), des boutefeux, des moulineurs, des encageurs, des boiseurs, des lampistes, des trieurs, des maréchaux, des forgerons, des maçons, des charpentiers, des machinistes, des électriciens, des surveillants, des chaudronniers, des chauffeurs, et parmi les membres du personnel technique et de la direction des géomètres, des comptables, des dessinateurs, des chimistes, des ingénieurs, des magasiniers et...le directeur général.
Avant la guerre de 1914, La Société employait des femmes à la lampisterie et au triage, et des enfants de 13 à 16 ans au roulage et au triage de jour.
L'emploi des marteau-piqueurs, introduit avant la Grande Guerre, se faisait à sec et produisait beaucoup de poussière. On installa alors des ventilateurs qui ne furent pas totalement efficaces. Ce fut le point de départ d'une maladie qui ne se révélera qu'ultérieurement : la silicose. Deux ouvriers en moururent en 1932 et d'autres plus tard. Une loi de 1945 imposa aux entreprises d'indemniser les victimes, et ce à effet rétroactif, ce qui fut une charge importante pour la Société. En 1930, tous les marteaux piqueurs étaient à injection d'eau, ce qui éliminait la poussière.